Bioéconomie : la Fédération de Recherche SFR Condorcet vise une reconnaissance européenne

Quand et comment l’histoire de SFR Condorcet a-t-elle démarré ?

La SFR Condorcet est portée par l’université de Reims Champagne Ardenne (URCA). En 2008, les premières discussions entre l’URCA et l’université de Picardie Jules Verne d’Amiens ont eu lieu avec pour objectifs de (i) donner de la visibilité aux recherches menées en Champagne Ardenne et en Picardie dans le domaine de la bioéconomie, (ii) mettre en synergie les compétences des chercheurs et mutualiser les moyens de recherche et (iii) créer un berceau pour les formations de demain dans ce secteur en lien avec les besoins des industriels. En octobre 2010, 20 unités de recherche regroupant alors 280 chercheurs des 2 universités ont déposé un dossier de Structure Fédérative de Recherche auprès du Ministère. La démarche, validée dans le courant de l’année 2011, a généré la naissance officielle de la SFR Condorcet le 1^er janvier 2012. Fin 2011, le CNRS soutenait la démarche en labellisant le dispositif en tant que Fédération de Recherche.

Quelles ont été les grandes étapes et projets majeurs qui ont jalonné la croissance de votre entreprise ?

Dès 2012, nombre de partenaires ont souhaité nous rejoindre, en particulier l’université de Liège en Wallonie mais également les universités de Beauvais, Compiègne, Lille et Dunkerque-Calais. Nous sommes aujourd’hui 31 équipes de recherche, 15 plateformes techniques/technologiques et 700 chercheurs rassemblés autour de ces problématiques. En 2018, la version 2.0 de la SFR Condorcet a vu l’ouverture d’un nouvel axe entièrement dédié aux aspects socio-économiques, ce qui donne à la SFR Condorcet une dimension tournée vers les aspects sociétaux qui sous-tendent finalement le développement effectif de la bioéconomie. La réforme territoriale nous a naturellement poussé à déployer cette volonté de fédérer les forces de recherche et de formation vers les universités du Grand Est, notamment avec les universités de Lorraine, de Haute-Alsace et de Strasbourg.  Bénéficiant d’une localisation géographique idéale, nous réfléchissons actuellement à construire un dispositif qui nous positionnera à l’échelle nationale, ainsi qu’au niveau transfrontalier et européen, en lien étroit avec le CNRS et l’INRAE.

En quoi la Région Grand Est vous a-t-elle soutenu ?

La Région Grand Est soutient les équipes constitutives de la SFR Condorcet localisées dans la région au travers de projets divers et variés (thèses, projets FRCR, CPER, …). La stratégie régionale pour le développement de la bioéconomie est et sera un levier déterminant pour amener les forces de recherche à se fédérer de manière encore plus forte. Pour ce qui concerne la formation, la Région Grand Est est également un partenaire privilégié. Par exemple, elle est officiellement porteuse du projet de Campus des Métiers et des Qualification BVBI visant à apporter des solutions de formations aux problématiques des industriels de la bioraffinerie végétale. La SFR Condorcet peut/doit constituer pour la Région Grand Est une référence pour la production, la transformation et la valorisation des agro-ressources.

Quelles sont vos ambitions de développement pour l’avenir ?

L’ambition partagée par les membres de la SFR Condorcet est triple. Il s’agit dans un premier temps de constituer, en lien étroit avec le pôle de compétitivité IAR, un véritable outil d’aménagement du territoire pour la Région en matière de recherche et de formation. Le vivier de chercheurs et de formations dans le domaine de la bioéconomie doit contribuer à améliorer l’attractivité de notre territoire. Il est également question de positionner la recherche régionale au plan national. Compte tenu de l’historique agricole et de l’importance que revêt ce secteur dans la stratégie de développement de notre Région, la SFR Condorcet dispose d’une certaine légitimité pour conduire cette démarche. A moyen terme, l’ambition est également de devenir référence européenne pour la bioéconomie. Dans cette optique, la SFR Condorcet travaille actuellement à rassembler les forces d’universités partenaires transfrontalières en Belgique, en Allemagne et au Luxembourg.