Plant Advanced Technologies : de la technologie des « plantes à traire » à la création d’une entreprise innovante
Plant Advanced Technologies
Tout a démarré avec une licence exclusive et mondiale de la technologie des «plantes à traire». Puis à partir de 2013, Plant Advanced Technologies a commercialisé ses actifs rares et innovants, à destination des marchés cosmétiques, pharmaceutiques et agrochimiques. Le succès est au rendez-vous : PAT a récemment annoncé la signature d’un accord de distribution exclusif et mondial avec le groupe suisse Clariant, acteur majeur du domaine de la chimie de spécialité.
LA PAROLE À…
Frédéric BOURGAUD, CSO, PAT
Quand et comment l’histoire de PAT
a-t-elle démarré ?
L’aventure de Plant Advanced Technologies (PAT) a démarré en mars 2004, lorsque Jean-Paul Fèvre, ex-cadre recherche Sanofi et Pau-Euralis, a pris contact avec Eric Gontier et Frédéric Bourgaud, respectivement Maitre de Conférences et Professeur des Universités au laboratoire Agronomie et Environnement (LAE) de l’ENSAIA (Université de Lorraine, INRAE).
Eric Gontier et Frédéric Bourgaud, associés à d’autres chercheurs du LAE (Alain Clément, Armand Guckert) avaient alors breveté une nouvelle technologie permettant la collecte de composés naturels végétaux à partir de racines de plantes cultivées en aéroponie (technologie des « Plantes à Traire »). Ils cherchaient à concéder une licence de cette technologie à des entreprises utilisatrices de substances végétales à haute valeur biologique (secteurs cosmétique, pharma, chimie fine etc.). Avec l’intérêt porté par Jean-Paul Fèvre, le projet s’est transformé en création d’entreprise innovante.
La société PAT a été créée au 1er juillet 2005 sur la base d’une licence exclusive et mondiale de la technologie et en poursuivant le développement à échelle industrielle des « plantes à traire ». Cette technologie de rupture permet de récupérer de façon tout à fait unique des actifs végétaux situés dans des racines fines, sur la base de 4 à 6 récoltes par an non-destructrices pour la plante. Les plantes sont cultivées dans des systèmes de culture hors-sol (aéroponie) qui assurent un développement à profusion des racines ainsi qu’une biosynthèse optimale des substances d’intérêt.
Aujourd’hui, PAT emploie une soixantaine de salariés répartis entre la maison mère (40 personnes) et ses 5 filiales. Ces filiales sont PATZerbaz, installée sur l’Ile de la Réunion, spécialisée dans la prospection de la biodiversité végétale des zones tropicales et équatoriales, StratiCell (Namur, Belgique) spécialisée dans l’évaluation des effets dermo-cosmétiques des produits, Couleur de Plantes (Rochefort/mer, France), spécialisée dans le développement et la production de pigments et colorants d’origine végétale, Temisis, spécialisée dans le développement pharmaceutique d’un actif anti-psoriasis, et Cellengo, spécialisée dans la production d’actifs naturels végétaux par voie fermentaire.
Quelles ont été les grandes étapes et projets majeurs qui ont jalonné la croissance de votre entreprise ?
Il a fallu plusieurs années de recherche et développement afin de mettre au point et d’industrialiser la technologie des Plantes à Traire et notre premier actif a été mis sur le marché en 2013.
L’histoire de PAT a été marquée par des levées de fonds successives (plus de 14 M€ en tout) qui nous ont permis de passer des étapes-clés : introduction en bourse sur le Marché Libre (2009), puis Euronext Alternext (2015), achat d’un site de production de serres dans le lunévillois (2013), arrivée d’industriels importants (Vétoquinol en 2017 et Clariant en 2019).
En quoi la Région Grand Est vous a-t-elle soutenu ?
Tout au long de son développement, PAT a su trouver des oreilles attentives et bienveillantes dans son environnement local (Université de Lorraine, Grand Nancy, Département de Meurthe et Moselle, Région Lorraine puis Région Grand Est).
Les Régions Lorraine, puis Grand Est se sont particulièrement mobilisées avec un soutien financier important au projet BioProLor (2010-2014) puis BioProLor2 (2017-2020). BioProLor (Bioactifs Produits en Lorraine) est un projet regroupant un groupe d’entreprises innovantes et de laboratoires académiques spécialisés dans la valorisation des molécules d’origine naturelle vers les marchés de la pharmacie, cosmétique et de la protection des végétaux en agriculture (biocontrôle). Dans sa dernière version, les entreprises et laboratoires publics de BioProLor2 ont bénéficié d’un financement de la Région Grand Est à hauteur de 780 000 €, complété par des fonds européens FEDER du même montant. Cela a permis l’accélération de programmes de R&D, assurant une sortie accélérée vers nos marchés. Ces deux programmes ont aussi eu pour avantage de fortement rapprocher des PME innovantes de l’écosystème Grand Est, leur permettant de faire jouer des synergies et complémentarités entre-elles.
Quelles sont vos ambitions de développement
pour l’avenir ?
Plant Advanced Technologies a récemment signé un accord de distribution exclusif et mondial avec le groupe suisse Clariant, acteur majeur du domaine de la chimie de spécialité. Ce partenariat devrait nous permettre de développer fortement notre chiffre d’affaires dans les 2 ans qui viennent.
Plant Advanced Technologies fonde également de grands espoirs de développement sur ses filiales. À titre d’exemple, nos deux filiales hébergées dans la Région Grand Est, Temisis, pour le domaine de l’anti-inflammation sur les marchés pharmaceutiques et Cellengo, pour le domaine nutraceutique sont des pépites qui devraient connaitre une forte croissance.